La Lamproie marine (Petromyzon marinus) et la Lampoie fluviatile (Lampetra fluviatilis) sont des migrateurs amphihalins mais elles ne sont pas des poissons… Les premières lamproies ont existé avant les poissons et a fortiori avant les dinosaures ! Les lamproies sont en effet les ancêtres des premiers vertébrés. Ce sont des vertébrés agnathes. À la différence des poissons, les lamproies n’ont pas de mâchoire mais un disque buccal rond adapté à la succion. De plus, elles possèdent 7 pores branchiaux alignés sur les côtés de la tête. L’unique nasopore central situé au-dessus de la tête a un rôle olfactif. Leur peau marbrée est dépourvue d’écailles et sécrète du mucus.
Les lamproies fluviatiles mesurent de 20 à 50 cm. Les lamproies marines atteignent une taille de 60 cm à 1,20 m selon les latitudes. En Normandie, elles mesurent entre 0,80 et 1 m à l’âge adulte.
Les 2 espèces de lamproies présentes en Europe naissent en eau douce. Les lamproies marines (genre Petromizon) migrent toutes en mer pour leur croissance et reviennent en eau douce pour se reproduire tandis que seulement une part des individus du genre Lampetra migrent en mer. Il s’agit de migrateurs amphihalins anadromes qui réalisent leur migration de reproduction dans les cours d’eau au début de l’été.
Les juvéniles de lamproies sont des larves dénommées ammocètes présentant la même silhouette que leurs parents dont les yeux et le disque buccal ne sont pas fonctionnels. Les ammocètes vivent enfouies dans les sédiments fins des cours d’eau. La vie enfouie des ammocètes dure de 3 à 8 ans pour la Lamproie marine et la dévalaison vers la mer de 4 à 10 mois tandis que la vie marine ne dure que 1,5 à 2,5 ans. Le disque buccal des larves ne deviendra fonctionnel qu’au stade adulte. Son double rôle alimentaire et de transport n’est pas utile lors de la vie enfouie des ammocètes. Il ne trouve son utilité qu’au stade de l’adulte parasite qui voyage “ventousé” à son hôte (poisson, cétacé …).
La durée de la phase adulte est brève en comparaison de la phase larvaire. La reproduction mène systématiquement à la mort des géniteurs. Il semblerait en effet que la sénescence de leurs tissus serait programmée immédiatement après la reproduction.
La Lamproie marine n’est pas une espèce menacée en France. En revanche, la Lamproie fluviatile est classée parmi les espèces vulnérables.
Retrouvez plus d’informations sur les pages de l’Observatoire dédiées aux Lamproies.
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