Un suivi par pêches électrique de l’abondance en anguilles est réalisé, chaque année, par la Fédération pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique du Calvados sur plus d’une soixantaine de stations réparties sur les départements de la Manche, du Calvados et de l’Orne. Ce suivi annuel s’inscrit dans le programme de monitoring du plan de gestion anguille français.
Le principe est d’attirer les anguilles grâce à un courant électrique et de les capturer vivantes afin de déterminer leur taille et le nombre d’individus. Les poissons sont ensuite remis vivants à l’endroit de leur échantillonnage. Ces pêches de sondage sont réalisées sur des radiers selon un protocole standardisé (Echantillonnage Ponctuel d’Abondance – E.P.A.) qui permet d’obtenir un indice d’abondance pour 30 points échantillonnés par station.
Ces pêches annuelles permettent de déterminer l’impact des obstacles à l’écoulement des cours d’eau, l’abondance de l’espèce et d’étudier la fonctionnalité des zones favorables.
Selon la conclusion du rapport de suivi réalisé par la Fédération du Calvados pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique, l’année 2018 constitue la troisième année de suivi, suite à l’évaluation du Plan de Gestion Anguille et la révision du plan d’échantillonnage. Sur l’ensemble de la Normandie occidentale, 44 stations ont été échantillonnées dont une nouvellement sur le bassin de la Divette. Pour l’ensemble des bassins, le constat est identique avec des abondances fortes à excellentes au niveau des parties aval et un effondrement brutal du nombre d’anguilles en raison de la présence d’ouvrages problématiques en termes de franchissement pour l’espèce.
L’amélioration constatée au niveau du bassin de l’Orne en 2017 se poursuit en 2018 avec des effectifs record au niveau de la station aval. Le stock amont continue de se reconstituer. Les bassins de la Vire et de la Seulles connaissent également une excellente année. Pour ceux de la Dives et de la Touques, la situation est plus mitigée. Concernant le recrutement, de grosses disparités sont à relever en Normandie Occidentale. Les bassins situés sur le massif ancien présentent les abondances en individus de l’année les plus élevées.
Bien que disposant d’ouvrages à la mer, les bassins de la Douve, de l’Orne, de la Saire, de la Sinope et de la Vire présentent un très bon recrutement. Le bassin de la Sienne reste le plus colonisé. Les fronts de colonisation sont souvent situés très en amont mais la colonisation active s’avère moins satisfaisante.
Enfin, au niveau des structures de population, elles répondent quasiment toutes à la logique de colonisation de l’espèce avec des populations jeunes constituées surtout d’individus migrants au niveau des stations aval et des populations relictuelles dominées par les individus sédentaires en amont. Certes, sur chaque bassin, des mesures ont conduit à améliorer la migration de l’Anguille (suppression d’ouvrages, dispositifs à la montaison/dévalaison, gestion des vannes). Toutefois, des actions restent à mener au niveau de certains ouvrages encore perturbants, afin de rendre accessibles aux anguillettes les parties amont à forte capacité d’accueil mais aussi permettre aux géniteurs de rejoindre le milieu maritime dans de bonnes conditions.
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